Le Mauritanien Sidi Ould Tah a été élu ce mercredi neuvième président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) à l’issue d’un scrutin en trois tours, marquant un changement d’ère pour l’institution financière panafricaine. Il succédera au Nigérian Akinwumi Adesina, dont le deuxième mandat s’achève après cinq années marquées par des avancées majeures.
Une élection serrée pour une lourde mission
Avec 76,18 % des voix totales et 72,37 % des voix régionales, Ould Tah a remporté une victoire nette face à quatre autres candidats, dont le Zambien Samuel Munzele Maimbo (20,26 %) et le Sénégalais Amadou Hott (3,55 %). Le vote, organisé lors des Assemblées annuelles de la BAD à Abidjan, reflète la recherche d’un consensus autour d’un leader capable de relever les défis pressants du continent : transition énergétique, financement des infrastructures et adaptation climatique.
Un héritage à poursuivre, des défis à relever
Ould Tah, ancien ministre mauritanien et directeur général de la **Banque arabe pour le développement économique en Afrique (BADEA), prendra ses fonctions le 1er septembre 2025 pour un mandat de cinq ans. Il hérite d’une institution solide mais confrontée à un contexte financier mondial instable et à des attentes croissantes.
La BAD, principal bailleur multilatéral africain, est plus que jamais sous les projecteurs :
- Accélérer la transition énergétique face aux besoins croissants en électricité ;
- Mobiliser des financements massifs pour les infrastructures routières, numériques et industrielles ;
- Renforcer la résilience climatique des économies africaines, particulièrement vulnérables.
Un parcours qui plaide en sa faveur
Premier Mauritanien à diriger la BAD, Ould Tah a su s’imposer grâce à son expérience dans le financement du développement et sa capacité à fédérer. Son élection intervient alors que l’Afrique cherche à affirmer sa souveraineté économique dans un paysage géopolitique de plus en plus concurrentiel.
Le nouveau président devra concilier ambitions africaines et réalités financières, tout en maintenant la BAD comme un acteur incontournable du développement continental. Son entrée en fonction, dans quelques mois, marquera le début d’une nouvelle ère pour l’institution.
Prochain rendez-vous : septembre 2025, quand Sidi Ould Tah officialisera sa feuille de route pour une BAD plus agile et plus influente.