Mesdames, messieurs, chers participants,
Mon cher Paul, Merci à vous et à AFRICA INSTITUTE de m’avoir convié à cette rencontre.
Je vous aussi remercie pour l’honneur de prendre la parole dans ce haut lieu de la démocratie française, à l’occasion de cette conférence internationale dédiée à la paix et à la sécurité en Afrique et au Moyen-Orient.
Je suis venu vous transmettre les salutations fraternelles du peuple sénégalais, un peuple attaché à la paix, à la sécurité et à la dignité et vous dire un message simple : notre peuple veut la paix. Il veut vivre en sécurité. Il veut être entendu.
Je viens d’une commune rurale du sud du Sénégal, Dialambéré, située dans une zone frontalière stratégique, entre la Gambie, la Guinée-Bissau et la Guinée Conakry. Ce territoire, comme beaucoup d’autres en Afrique de l’Ouest, est confronté aux enjeux complexes de la sécurité transfrontalière, à la vulnérabilité climatique, mais aussi à une jeunesse dynamique en quête de perspectives.
Je tiens ici à saluer et remercier l’État du Sénégal pour son investissement constant, massif et courageux, tant à l’intérieur qu’à l’extérieur de ses frontières, en faveur de la paix et de la sécurité. Qu’il s’agisse de son engagement militaire dans les missions de maintien de la paix, de ses efforts diplomatiques dans les crises régionales, ou de son action pour la stabilisation et le développement local. Le Sénégal reste un pilier de stabilité et un acteur engagé, aussi bien sur le plan national que régional. Je tiens à rendre hommage ici devant vous à Son Excellence Monsieur Macky Sall, ancien Président de la République du Sénégal, pour son rôle majeur dans la promotion de la paix et du dialogue en Afrique de l’Ouest et en dehors.
Mais face à la "ceinture de feu" qui entoure nos pays (du Sahel jusqu’aux forêts de l’Afrique de l’Ouest), il nous faut aller plus loin. Les réponses sécuritaires seules ne suffisent pas. Nous devons bâtir une paix durable, à partir des territoires, par une gouvernance inclusive, le renforcement des services de base, la valorisation de notre jeunesse et la préservation de notre environnement.
Mais la paix ne peut être durable sans justice sociale, ni sans développement. Investir dans les territoires ruraux, soutenir les jeunes, préserver l’environnement : ce sont là des clés essentielles. « Sans développement, il ne peut y avoir de paix »
Mais la paix ne vient pas que des grandes capitales. Elle se construit dans les villages, dans les zones frontalières, là où les communautés vivent parfois oubliées.
La sécurité véritable se construit avec les populations, dans la dignité, la justice et la coopération.
Je lance ici un appel à la solidarité internationale, à un engagement sincère des partenaires pour écouter les voix des périphéries, soutenir les dynamiques locales, et faire de nos frontières non pas des lignes de séparation, mais des espaces de vie, de paix et de coopération.
Je vous remercie de votre attention.
Bouna KOÏTA, ancien Maire de Dialambéré (Kolda)
Ingénieur-Territorial Diplômé de l'Institut Supérieur des Ingénieurs de Bordeaux 3
Fait à Paris, le 25 avril 2025