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L’Alliance des États du Sahel (AES), composée du Mali, du Burkina Faso et du Niger, représente environ 54 % de la superficie totale de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette alliance constitue un vecteur important de stabilité et de développement pour la région. Face aux défis sécuritaires, économiques et sociaux qui frappent le Sahel, il est crucial de renforcer cette alliance afin de garantir un avenir plus prospère pour ses populations.

La solidarité entre les pays du Sahel, ainsi qu’une forte implication des gouvernants, sont des éléments déterminants pour consolider cette organisation régionale. Cette union doit s’étendre non seulement au niveau politique mais aussi au sein des populations, qui, bien qu’historiquement unies, ont souvent été confrontées à des tensions internes et externes.

L’un des défis majeurs réside dans la capacité des gouvernants à transformer cette solidarité en actions concrètes. Les leaders des pays membres de l’AES doivent travailler de manière coordonnée pour assurer un développement harmonieux et la stabilité de la région. Il est impératif que ces gouvernements s’engagent à mettre en place des politiques communes, en particulier sur le plan sécuritaire et économique, afin de garantir un environnement propice à la croissance et au bien-être des populations. Cet effort collectif doit s’appuyer sur une vision partagée du développement régional.

Au-delà de la sphère politique, la réussite de l’AES dépend également de la cohésion sociale au sein des populations. Les habitants du Sahel ont historiquement montré une forte unité, même face aux adversités. Il est donc essentiel de renforcer cette solidarité, notamment à travers des programmes d’échanges culturels, éducatifs et économiques. L’implication des citoyens dans la consolidation de l’AES est indispensable pour donner du sens à l’initiative et pour que les bénéfices d’une telle alliance soient visibles à tous les niveaux de la société.

Cependant, cette alliance ne doit pas se faire au détriment des autres structures régionales et internationales auxquelles les pays du Sahel appartiennent. À cet égard, il est fondamental que les États membres de l’AES conservent leur appartenance à la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). La CEDEAO offre des avantages stratégiques en matière de coopération régionale, notamment dans les domaines de la sécurité, du commerce et des droits de l’Homme. Il est donc nécessaire que les pays du Sahel s’engagent à la fois dans l’AES et la CEDEAO, en synergie, pour renforcer leur poids diplomatique et économique sur la scène africaine et mondiale.

Le Sénégal, ayant récemment connu une alternance politique et générationnelle, se trouve dans une position unique pour jouer un rôle de leadership au sein de la CEDEAO pour œuvrer à la consolidation de l’AES dans une CEDEAO plus orientée vers le devenir de sa population. En tant que modèle de stabilité politique et ayant connu un rayonnement diplomatique, le Sénégal doit œuvrer activement pour que le Mali, le Niger et le Burkina Faso restent engagés et contribuent à renforcer la CEDEAO. Le leadership sénégalais peut être déterminant pour promouvoir des politiques communes et des initiatives de coopération qui bénéficieront à l’ensemble de la région.

En définitive, l’Alliance des États du Sahel représente un axe stratégique pour l’avenir de la région. Elle doit être consolidée, tant au niveau des gouvernants que des populations, et être un levier de développement durable et de stabilité. Pour que cette alliance porte ses fruits, il est indispensable que les pays du Sahel s’engagent également activement au sein de la CEDEAO, afin de défendre ensemble leurs intérêts et de promouvoir un modèle de souveraineté collective. Dans ce contexte, l’unité et la coopération sont les clés de la réussite de cette grande ambition pour l’AES, la CEDEAO et l’Afrique.

Abda Wone