Ndoffene Diouf
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Il y a 9 heure -
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Par Abdoulaye Dieng
Le Sénégal, aujourd’hui confronté à des défis structurels, économiques, institutionnels et sociaux majeurs, n’a plus le luxe de négliger ses propres ressources humaines. Ce pays, qui a longtemps brillé par la qualité de ses hommes et de ses femmes, dispose encore d’un réservoir impressionnant de compétences, d’expertise et de leadership. Il est urgent d’en prendre pleinement conscience et de les mettre à contribution pour accompagner les efforts de transformation nationale.
Depuis les figures pionnières de Blaise Diagne et Lamine Guèye, jusqu’à l’intellect visionnaire de Cheikh Anta Diop et la stature universelle de Léopold Sédar Senghor, le Sénégal s’est toujours distingué par la qualité de ses ressources humaines. Sur la scène internationale aussi, notre empreinte est forte : Amadou Mahtar Mbow à l’UNESCO, Jacques Diouf à la FAO, Fatma Samoura à la FIFA, Makhtar Diop à la SFI… Autant de parcours qui prouvent qu’une fois la confiance accordée, le génie sénégalais sait s’imposer avec éclat.
Le président Bassirou Diomaye Faye et le Premier ministre Ousmane Sonko incarnent un vent de renouveau, en s’appuyant sur une jeunesse engagée, courageuse et portée par une volonté de rupture. Mais une vision, aussi audacieuse soit-elle, ne suffit pas si elle ne s’appuie pas sur l’expérience, la mémoire et la maîtrise des rouages de l’État. Le Sénégal a besoin aujourd’hui d’unir les forces de sa jeunesse à la sagesse et à l’expertise de ses aînés. Il est temps de dépasser les clivages générationnels, politiques ou partisans, pour bâtir un socle solide autour de l’intérêt général.
Partout dans le monde, les grandes transitions s’appuient sur des équipes mixtes. Nelson Mandela a su combiner expérience et jeunesse pour réconcilier et reconstruire l’Afrique du Sud. Barack Obama, président réformateur, s’est entouré de vétérans comme Joe Biden et Hillary Clinton. Pourquoi le Sénégal ne s’inspirerait-il pas de ces modèles ? Il faut institutionnaliser cette approche.
Pour réussir cette transformation, la mise en place d’un Cadre national de valorisation des compétences expérimentées s’impose. Inspiré des meilleures pratiques internationales et adapté aux réalités sénégalaises, ce cadre pourrait s’articuler autour de cinq axes majeurs :
1. Un Haut Conseil Stratégique, rattaché à la présidence ou à la primature, composé de profils de haut niveau issus du Sénégal et de la diaspora, compétents, indépendants, d’une probité irréprochable. Il serait consulté individuellement ou collectivement par les autorités sur les grands dossiers du pays. Son rôle ne serait ni médiatique ni exécutif, mais stratégique et confidentiel.
2. Un Programme national “Compétences Sénégal”, chargé de recenser, cartographier et mobiliser les talents sénégalais expérimentés disponibles, au Sénégal comme dans la diaspora, pour des missions ponctuelles (formation, médiation, supervision de projets sensibles, etc.).
3. La redéfinition des postes de PCA, pour que ces présidences cessent d’être des récompenses politiques. Ces fonctions doivent être confiées à des personnalités capables d’encadrer les directeurs généraux, de garantir une gouvernance rigoureuse et de jouer un rôle stratégique.
4. La création d’un Corps des Mentors de l’État, composé d’anciens ministres, hauts cadres émérites, DG ou diplomates chargés d’accompagner les jeunes cadres publics, de transmettre les savoirs et de renforcer la performance dans les écoles d’administration et au sein des ministères.
5. L’utilisation diplomatique de profils de haut niveau, notamment à travers des missions spéciales ou des postes d’envoyés présidentiels auprès des institutions régionales et internationales.
Les membres de ce conseil doivent être sélectionnés avec la plus grande rigueur. Compétence et expertise doivent impérativement rimer avec probité, à rebours de certaines pratiques actuelles où des fonctionnaires notoirement corrompus sont encore présentés comme des références d’expérience. Il est temps de redonner à l’expérience sa véritable valeur : celle qui repose sur le mérite, l’intégrité et la transmission. Ce cadre permettrait ainsi d’activer pleinement l’intelligence collective sénégalaise, en valorisant la transmission, la continuité et la complémentarité générationnelle. Des pays comme le Rwanda, qui a mis en place un Conseil présidentiel de la science et de la technologie regroupant des experts internationaux et nationaux pour guider ses choix stratégiques, ou encore Singapour, où d’anciens hauts fonctionnaires et ministres continuent de siéger dans des conseils consultatifs pour encadrer les politiques publiques, montrent à quel point une telle démarche peut renforcer la cohérence, la performance et l’anticipation dans la gouvernance.
Cette démarche s’inscrit dans une dynamique déjà éprouvée ailleurs. Dans l’univers entrepreneurial, les Business Angels sont des personnalités d’expérience qui, au-delà de l’investissement financier, apportent leur expertise, leur réseau et leur recul stratégique pour accompagner les jeunes entreprises vers le succès. Appliquée à l’action publique, cette approche serait tout aussi pertinente : il est temps de considérer nos aînés comme des investisseurs en intelligence d’État – capables de conseiller, de structurer, de prévenir les écueils et d’éclairer les décisions les plus sensibles.
Le cas du football sénégalais illustre, de manière concrète, l’urgence d’un dispositif structuré de valorisation des compétences nationales. Ce secteur, véritable levier d’unité et de rayonnement international, est aujourd’hui enlisé dans une crise de gouvernance alimentée par des rivalités opaques, des calculs personnels et la présence de candidats à sa tête dont l’éthique et la crédibilité sont ouvertement contestées. Dans ce contexte troublé, l’État ne peut rester spectateur. Il dispose pourtant d’un profil de référence : Fatma Samoura, ancienne secrétaire générale de la FIFA, dont l’expérience internationale, la rigueur et le leadership ne sont plus à démontrer. Lui confier une direction transitoire, avec mandat clair de réforme et de redressement, enverrait un signal fort. C’est précisément dans ce type de situation que le recours à un vivier de compétences expérimentées, organisé et mobilisable rapidement, prend tout son sens.
Aujourd’hui, le Sénégal doit faire preuve de maturité collective. Le redressement du pays ne se fera ni par des slogans, ni par de simples intentions. Il exige de la méthode, de la rigueur, et surtout, une mobilisation sincère et transversale de l’intelligence collective nationale : jeunes, expérimentés, techniciens, patriotes, d’ici et d’ailleurs. Il est temps de dépasser les rancunes, de briser les silos, et d’ouvrir les portes de l’action publique à toutes les forces disponibles.
Le Sénégal est prêt. Ses fils et filles compétents existent, ici comme ailleurs. Il ne reste qu’à les convoquer, les écouter, et les mettre au service de la nation.
Abdoulaye Dieng est entrepreneur, analyste et observateur engagé des dynamiques économiques et politiques du Sénégal.
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