Les députés ont approuvé samedi, à une écrasante majorité, le projet de loi de finances rectificative (LFR) pour 2025, marquant ainsi l’engagement du gouvernement à redresser les finances publiques.  

Un budget revu à la baisse 
Les nouvelles prévisions de recettes s’élèvent à 4 884,3 milliards de FCFA, contre 5 014,3 milliards dans la loi de finances initiale, soit une réduction de 130 milliards de FCFA.  

Le vote, intervenu en séance plénière, a recueilli 126 voix pour, 11 contre et 2 abstentions sur 140 votants, selon le président de l’Assemblée nationale, Malick Ndiaye.  

Une nécessité économique, selon le ministre des Finances 
Devant les députés, le ministre des Finances et du Budget, Cheikh Diba, a justifié cette révision budgétaire par l’impératif de réduire le déficit. "Nous devons nous redresser. La recoupe au-dessus de 3% [du PIB] nous ramène à un niveau plus acceptable", a-t-il déclaré, évoquant des discussions avec des partenaires sur des mécanismes de refinancement et de garantie.  

Il a également révélé que le taux d’endettement avait atteint 11,6%, une situation jugée préoccupante. Le gouvernement vise désormais un déficit ramené à 7% en 2025, puis à 5% d’ici 2027.  

Une dette partiellement dissimulée ?
Interpellé par des députés de l’opposition, dont Aïssata Tall Sall et Thierno Alassane Sall, Cheikh Diba a fait référence à un rapport de la Cour des comptes selon lequel plus de **4 000 milliards de FCFA (7 milliards de dollars) de dette auraient été "cachés" entre 2019 et 2024 par l’ancienne administration.  

Malgré une "situation de précarité budgétaire", le ministre a rassuré : "La situation n’est pas critique. Elle peut être gérée." L’objectif reste de placer le pays sur "une bonne trajectoire" financière.